A propos de moi

Le pétiole sauvage

Gamin déjà, j’adore me balader à la recherche de champignons. J’apprécie ce contact avec la nature, avec les éléments. Grimper des pentes abruptes et me retrouver tout à coup entouré d’un tapis de pieds de mouton ou de chanterelles.

Quels magnifiques cadeaux de la nature. Il y a aussi les orties, ces magnifiques plantes qui piquent et que j’adore cueillir pour préparer de bonnes soupes sauvages. J’ai l’impression de faire quelque chose d’incroyable, ouah je mange des plantes qui poussent le long d’une rivière… Et j’étais bien loin d’imaginer à quel point j’allais encore aimer cela 30 ans plus tard ! Vous connaissez certainement les pouvoirs et la force immense qu’Obélix, le célèbre Gaulois, détenait naturellement. Pour lui, inutile de prendre de la potion, car il était tombé dans la marmite étant enfant. D’une certaine manière, je me suis aussi « initié » aux plantes sauvages.

Un jour, alors que je suis tout petit, je me retrouve quelques instants sans surveillance dans mon pousse-pousse auprès d’un arbre proche de l’entrée de notre maison. Il porte des feuilles linéaires d’un beau vert sombre et luisant (que nous nommons à tort aiguilles) et il a plein de petits fruits rouges très intrigants. Déjà très curieux, je tends mon bras en direction de ces belles billes et en mets quelques-unes dans ma bouche. Je ne me souviens plus si ces friandises étaient gouteuses ou pas mais d’après mes parents j’étais fichtrement malade peu de temps après… Ils n’ont pas tout de suite compris la raison de mon état et lorsqu’ils ont retrouvé une petite graine (qui en réalité est le fruit entouré de l’arille) sur ma jaquette, ils ont compris que je venais de faire connaissance avec un arbre magique : l’If.  

Vénéré par les celtes par rapport à sa longévité et sa robustesse, il représente le symbole de l’éternité, de l’immortalité et de la perpétuation des cycles. Mais l’If a également une particularité plus redoutée : sa très grande toxicité. Il était d’ailleurs utilisé au moyen âge pour empoisonner les pointes de flèches. Tout est toxique dans l’If, sauf l’arille (la pulpe) qui entoure le fruit. Il est probable que j’ai ingurgité un ou deux fruits et recraché le reste. Ce jour-là, j’ai été aidé et j’ai eu de la chance. Cette expérience ne m’empêche pas d’admirer toutes les plantes, y compris les plus dangereuses, elles ont toutes leur place. D’ailleurs, certaines d’entre elles, mortelles, se retrouvent être également de grandes médicinales (en homéopathie, notamment).

En 2010, je participe à mon premier stage de 4 jours sur le thème des plantes sauvages comestibles. C’est dans l’Aveyron et je suis en contact avec des dizaines de plantes que l’on peut manger. Ma vie bascule. Moi qui ai de la difficulté à apprendre des langues étrangères, voilà que je mémorise très facilement les différentes espèces rencontrées. Il y a beaucoup de paramètres pour identifier les plantes : l’aspect, les couleurs, la taille, l’odeur, le goût, le terrain, l’environnement où elles s’épanouissent, bref, plein de choses dont l’étude me passionne. Par la suite, je participe à différents stages dans notre pays et en France, je lis des livres et je visionne des heures de documentaires fascinants sur le sujet. Tout ceci m’amène à débuter une formation plus complète dans un collège. La première année, celle-ci est en distanciel avec des échanges réguliers avec notre formateur. Les deux suivantes, je me rends à 16 weekends en France et 4 semaines de stage pratique. Cette expérience, très enrichissante, me permet d’acquérir des bases que j’utilise encore aujourd’hui dans la vie de tous les jours ainsi que dans les activités que je propose. Dès la première année de cette formation je débute l’organisation de sorties avec des personnes curieuses de découvrir ce monde merveilleux. Nous sommes allés cueillir des plantes sauvages que nous avons cuisiné tous ensemble. Ce moment convivial a été suivi d’un repas succulant entièrement confectionné par nos soins. J’apprécie énormément ces instants de partage, autant sur le terrain qu’aux fourneaux. Les plantes sauvages contiennent des saveurs incomparables ; nous pouvons les apprêter avec beaucoup de créativité. C’est également cela qui me passionne et que j’aime faire découvrir aux petits et grands, afin que nous gardions ce lien si précieux entre l’humain et la nature.

Je m’appelle Patrick, j’ai créé le pétiole sauvage en 2024 afin de proposer au public des activités sur le thème des plantes sauvages comestibles. Au plaisir de vous rencontrer.